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Faciliteur de gestion pour entrepreneures et entrepreneurs en micro-entreprise et en TPE & PME

Sommet social : experts et chefs d'entreprises réagissent

Une exonération totale de charges pour les jeunes dans les TPE, des CDD pour Pôle emploi, plus de formation pour les chômeurs et des aides supplémentaires pour le chômage partiel : le chef de l'Etat tente de juguler la crise. Lentreprise.com a recueilli, à chaud, l'avis de professionnels sur ces quatre mesures. Du pour et du contre...

 

Source : LEntreprise.com

 

Mercredi 18 janvier, le " Sommet sur la crise ", comme rebaptisé par l'Elysée, a rassemblé les syndicats et organisations patronales autour du président de la République.

 

Quatre principales mesures d'urgence ont été annoncées par Nicolas Sarkozy : l'exonération de charges pour les TPE qui recruteront un jeune de moins de 26 ans, une enveloppe de 100 millions d'euros pour indemniser le chômage partiel, l'embauche de 1 000 CDD à Pôle Emploi et un redéploiement de 150 millions d'euros pour la formation des demandeurs d'emploi. Il a également, à l'occasion du sommet, annoncé une nouvelle réforme de la formation.

 

 

1. Zéro charges sociales pour l'embauche d'un jeune : les avis sont partagés

 

Sabina Issehnane, chercheur associée au Centre d'études de l'Emploi (CEE) et membre des Economistes Atterrés, estime que " cette mesure ressemble terriblement à l'ancien Contrat jeunes en entreprises, datant de 2002, dont la Cour des comptes avait relevé la difficulté d'en chiffrer les effets nets sur l'emploi ". Elle décèle notamment le fort risque d'effet de substitution : " Si une entreprise doit recruter, elle se tournera vers un jeune de moins de 26 ans pour bénéficier de la mesure plutôt que vers un demandeur d'emploi de 27 ans. Au final, cela ne modifie que la file d'attente des chômeurs, pas leur nombre. "

 

Même réserve chez cette gérante d'une agence de communication d'une dizaine de salariés : " Je recrute seulement si j'ai un besoin, pas parce que ça coûte moins cher. Je serais beaucoup plus favorable au contrat de mission, voire au feu Contrat nouvelle embauche (CNE), qui réduisent le risque juridique pour une petite entreprise comme la mienne. " Une attente absente des conclusions du sommet social.

 

Un coup de pouce. A contrario, Diane Berthet, associée et conseil en ressources humaines au sein du cabinet RSM France (et par ailleurs DRH du cabinet) estime que certaines entreprises peuvent s'en saisir : " En fonction du secteur, le turn-over des jeunes est différent. Dans l'ingénierie ou l'informatique, il est en moyenne de deux ans. Le dispositif est donc intéressant pour ce type de sociétés car elles pourront profiter régulièrement de cette mesure si elle est pérennisée. " Au final, " c'est un coup de pouce certain même s'il ne jouera pas de manière significative sur le chômage des jeunes ", analyse-t-elle.

 

Les seniors oubliés ? Michel Meunier, président du Centre des jeunes dirigeants (CJD), y voit " une mesure d'urgence, mais sans vision globale ". Et d'interroger : " Pourquoi pas la même chose pour les seniors ? " Il insiste, comme Diane Berthet, surtout sur la difficulté des TPE et PME pour recruter et la question de la formation des salariés, initiale ou professionnelle, sur lesquelles les annonces restent en suspens.

 

 

2. Chômage partiel : l'industrie favorisée ?

 

Le renforcement du financement du chômage partiel paraît à Sabina Issehnane une mesure uniquement dédiée à l'industrie qui " ne va pas permettre de créer d'emplois ". De fait, entre 2007 et 2010, les mesures de chômage partiel ont été utilisées à 85 % par l'industrie. En moyenne, durant cette période, 90 000 salariés ont été concernés par ce dispositif chaque mois, selon la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares).

Michel Meunier voit dans ce renforcement du financement du chômage partiel une bonne initiative dans un contexte économique dégradé, qui permet de " garder les compétences au sein de l'entreprise ". Mais il plaide pour plus encore de souplesse, notamment pour les petites structures. Diane Berthet, sur la même ligne, pense que les branches pourraient pouvoir décider d'assouplir ou non le cadre encore rigide.

 

 

3. Plus de conseillers Pôle emploi : un soulagement syndical

 

Les 1 000 CDD supplémentaires chez Pôle emploi sont accueillis avec soulagement par le syndicat majoritaire Snu Pôle emploi. Mais pour Dominique Simon, membre du bureau national, " cette mesure demeure en deçà des besoins. Près de 2 000 emplois ont été perdus, nous demandions au moins qu'ils soient récupérés. "

 

Michel Meunier, pour le CJD, considère comme " une nécessité de renforcer les effectifs de Pôle emploi ". Mais atteste que la plupart des petites entreprises préfèrent recruter via des cabinets spécialisés en raison d'un accompagnement global défaillant par l'opérateur public. Diane Berthet, tout en réjouissant des renforts annoncés, préférerait aussi la mise en place de nouvelles méthodes d'accompagnement au sein de Pôle emploi, qui ne répond pas toujours aux demandes des entreprises et des chômeurs.

 

 

4. Formation des chômeurs : à suivre

 

Sur les mesures de financement de la formation des chômeurs, Dominique Simon s'interroge : " Est-ce que, au final, cela ne va pas juste avoir un effet statistique en faisant sortir certains demandeurs d'emplois des chiffres de Pôle Emploi ? " Réponse dans quelques mois.

 

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