18 Novembre 2011
L'emploi a résisté jusque là mais devrait chuter au prochain trimestre.
Source Fiducial
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Le moral des patrons au plus bas depuis 10 ans
Leur optimisme dans le climat général des affaires s'effondre de 8 points, pour s'établir à 23 % d'opinions positives, le score le plus bas des dix dernières années. Dans la crainte d'une nouvelle récession, ils sont même beaucoup plus inquiets pour l'économie française aujourd'hui (92 %) qu'en pleine crise financière en octobre 2008 (83 %).
En ce qui concerne leur propre activité, les pessimistes (50 %, contre 46 % trois mois plus tôt) deviennent plus nombreux que les optimistes (49 %, contre 54 %). Alors que les patrons de TPE avaient anticipé une baisse de leurs ventes de 0,6 % pour le 3ème trimestre, elle a finalement été de 1,6 %. La dégradation se confirme aussi en matière de situation financière dont l'indicateur* a diminué de 6 points pour s'établir à -15 % (contre -9 % au dernier trimestre).
En dépit d'un environnement peu favorable, la création d'emplois, nette de remplacements et de suppressions de postes, atteint + 1,5 (ce qui correspond à environ 40 000 emplois en plus dans les TPE). Cependant, la situation devrait s'inverser au dernier trimestre, avec un indicateur à - 1 %.
Des conditions d'accès au crédit toujours difficiles
Pour 24 % des TPE (+4 points par rapport au trimestre précédent), les conditions d'accès au crédit restent difficiles. Dans un contexte de demandes de financement à la hausse (27%, + 4 points en un trimestre), 51 % des TPE se heurtent à une mesure de durcissement : 32 % ont été confrontées à un refus de prêt et 13 % ont obtenu une somme inférieure à celle demandée.
La crise de la dette fait craindre une hausse des tarifs bancaires et un durcissement des conditions d'accès à une large majorité de chefs d'entreprise (respectivement 84 % et 76 %).
Des prévisions pour 2012 très incertaines
De nombreux patrons de TPE anticipent de graves répercussions du contexte économique et social sur leur activité (62 %) et sur la situation financière de leur entreprise (58 %). Ces craintes se matérialisent en termes assez inquiétants de prévisions de croissance, d'investissements et d'emplois.
59 % des chefs d'entreprise déclarent n'avoir aucune visibilité leur permettant de se prononcer sur les perspectives de croissance en 2012. 31 % espèrent cependant une progression de leur chiffre d'affaires tandis qu'un sur 10 en envisage une baisse.
Seule la moitié des patrons de TPE affirme avoir l'intention de maintenir leur calendrier initial d'investissements pour l'année prochaine. 18 % déclarent déjà jeter l'éponge pour un montant moyen de 35 000 euros et 27 % les reporteront pour tout ou partie.
En ce qui concerne les perspectives d'embauche, les positions sont plus tranchées, car 84 % des chefs d'entreprise déclarent avoir suffisamment de visibilité pour se prononcer en la matière. Or, seulement 6 % de ces derniers envisagent d'augmenter leurs effectifs salariés en 2012, contre 9 % un an plus tôt et 14 % en octobre 2009. Ce recul s'explique surtout par la prudence des entreprises sans salarié, seules 2 % projetant une embauche contre 8 % en octobre 2010.
Un pessimisme qui devrait également affecter les salaires puisque 33 % des dirigeants ont déjà décidé de geler ou de limiter les augmentations. En revanche, ils sont encore 40 % à souhaiter maintenir les primes contre 13 % qui pensent les supprimer ou les diminuer.
La présidentielle en ligne de mire
L'intérêt des patrons de TPE pour la présidentielle atteint 72 %, soit une progression de 7 points en trois mois.
Tandis que la liste des candidats à l'élection présidentielle se précise, le potentiel électoral des candidats connaît quelques évolutions : Nicolas Sarkozy voit le sien remonter (42 %, +8 points), devançant François Fillon (39 %) et François Hollande (38 %). A l'inverse, la probabilité de vote pour Marine Le Pen (16 %, -7 points), Dominique de Villepin (14 %, -5 points) et Eva Joly (9 %, -7 points) diminue.
On peut noter que les candidats seront prioritairement jugés sur leur capacité à générer de la croissance économique (44 %), mais aussi à préserver le modèle social français (38 %), à améliorer le pouvoir d'achat et les salaires (35 %) ou encore à lutter contre la pauvreté (26 %).
Pour Jean-Marc Jaumouillé, Directeur des techniques professionnelles : « La conjoncture économique erratique nuit aux très petites entreprises et les condamne à l'immobilisme. La crainte d'une nouvelle récession due à l'endettement excessif des Etats européens et aux différentes crises politiques qui en découlent ne leur permettent pas d'aborder sereinement l'année 2012.»
Méthodologie de l'Etude :
Echantillon de 1 001 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés, raisonné sur les critères secteur d'activité de l'entreprise, taille de l'entreprise, région d'implantation de l'entreprise, et interrogé par téléphone du 12 au 28 octobre 2011.
Des résultats nationaux représentatifs : redressement selon les données INSEE pour la meilleure représentativité de cette composante du tissu économique français.
* indicateur de situation financière : % des TPE constatant une amélioration de leur situation financière par différence au % de celles enregistrant une dégradation.