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Faciliteur de gestion pour entrepreneures et entrepreneurs en micro-entreprise et en TPE & PME

Reprendre une entreprise est avant tout un choix stratégique personnel de vie future.

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Notre avis :

Cet article, rédigé par Pascal Ferron de Baker Tilly France, explicite parfaitement les craintes et inquiétudes auxquelles nous sensibilisons au gré de nos rencontres et présentations les personnes désireuses de se lancer dans l'entreprenariat, soit via la franchise, soit via la reprise ou soit via la création.

Par Gestion Efficiente

 


 

 

Vous affichez un beau cursus universitaire, une grande école ; vous êtes aujourd'hui cadre dans un grand groupe. Et vers 35 ou 45 ans, voire un peu plus ou un peu moins car il n'y a aucun âge fatidique, uniquement une volonté de réaliser un projet, vous envisagez de reprendre pour la première fois une entreprise ? Ayez bien en tête que c'est un changement complet de mode de vie et de mentalité.

 

Par LEntreprise.com publié le 27/09/2011

 

> La reprise suppose souvent une perspective de déménagement futur

En général, tout repreneur en herbe commence par se fixer comme critère de choix un secteur d'activité. Résultat : il se retrouve en train de négocier une entreprise dans une région qui ne l'attire en fait pas du tout. Mais il résiste à lui-même, se dit qu'il ne doit pas s'arrêter à cela, les négociations avancent. Et puis arrive toujours un moment où le conjoint se rebiffe, où l'adolescent se dit que le samedi soir, dans ce gros village de province, " ça va pas être aussi cool qu'à Paris 16e ". Et puis dans deux ans, combien de temps va mettre l'aîné pour se rendre à l'université ? Ou combien va coûter son logement pour lui permettre d'éviter les transports ? Alors on abandonne.

 

 

Première constatation : dans sa stratégie de reprise d'entreprise, la région d'implantation devient très rapidement et sans comparaison plus importante que le secteur d'activité. Le temps que le repreneur s'en aperçoive, ce sont des mois perdus. Et c'est évidemment le temps de trajet qui doit être pris en compte, pas la distance. Si on habite à Versailles, on aura plus vite fait de se rendre à Rouen qu'à Meaux.

> On se met la pression tout seul

Votre façon de vivre, votre rythme de vie vont être bouleversés. Vous êtes totalement maître de votre temps. Vous n'avez pas de supérieur hiérarchique, pas de collègue pour vous mettre la pression. Vous gérez totalement vos priorités et votre planning. Si vous voulez aller une journée en semaine au golf, vous pouvez. Si vous voulez travailler tout le week-end non stop, vous pouvez. Vous aurez davantage de choix, mais attention, vous aurez également la contrepartie immédiate de vos choix. Vous bossez, vous gagnez de l'argent, vous ne bossez pas, vous n'avez rien. Finie la belle époque du " Je vaux tant " ! Désormais, c'est " Combien je peux ramener ? " Si vous n'allez pas chercher les clients et le chiffre d'affaires, ils ne viendront jamais tout seuls... Fini le salaire assuré en fin de mois. Plus de parachute, plus de garde-fous.

 

Deuxième constatation : si vous n'êtes pas prêt à vivre une révolution culturelle, alors n'y allez pas. Et quel que soit votre profil d'origine et votre expérience antérieure, vous devez avoir un minimum de vocation commerciale. Ne comptez pas uniquement sur " l'équipe commerciale ".

> Soyez prêt à perdre votre statut

Lorsque vous êtes en poste, vous avez des collaborateurs, une belle carte de visite avec le logo d'un groupe, mettant en valeur votre fonction. Vous êtes positionné, vous avez un certain niveau de crédibilité. Pendant la reprise, c'est-à-dire entre le moment où vous quittez votre poste et celui où vous signez la reprise, vous n'êtes plus que M. ou Mme Untel. Etes-vous prêt à affronter l'évolution du regard des autres ? Car voici les étapes que vous allez vivre. Vous venez de quitter votre poste, vous êtes frais et fringant, vous annoncez votre projet de reprise à vos amis. " Génial ! C'est une super idée ! " ; sous-entendu : " Moi-même j'en ai toujours rêvé ! Il faudrait peut-être que je songe à m'y mettre ". Six mois plus tard : " Alors tu en es où avec ton projet ? ". Douze mois plus tard, vos amis, vos parents, vos proches commencent à douter. Entre eux : " Je le savais bien qu'il n'était pas capable ...je lui avais bien dit qu'il n'était pas fait pour cela". Dix-huit mois plus tard, c'est la question taboue. Vous ne serez même plus invités à dîner chez vos bons amis ou vous n'oserez plus y aller. Trop peur de la fameuse question, innocemment posée : " Alors, au fait, cela avance, ton projet de reprise ? ". Et quand vous sentez, imperceptiblement, au fil des mois, le doute s'insinuer dans l'esprit de votre conjoint, c'est pire. Evidemment, quand vous aurez repris, même une toute petite entreprise, vous serez à nouveau le roi. Mais vous aurez également trié vos relations, vos amis ; ce ne seront plus obligatoirement les mêmes avec lesquels vous partagerez vos nouvelles joies.

 

Alors réfléchissez bien : si ce changement de mode de vie est vécu comme une contrainte forte, abandonnez tout de suite l'idée de reprendre une entreprise car vous le vivrez mal. En revanche, si ce changement correspond à un choix personnel profond, alors foncez, et vous connaîtrez un vrai bonheur !

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