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Faciliteur de gestion pour entrepreneures et entrepreneurs en micro-entreprise et en TPE & PME

La Banque Publique d'Investissement sur les fonts baptismaux

Le gouvernement a officialisé mercredi 17 octobre en conseil des ministres, par un projet de loi, la création de la future banque publique d'investissement qui devrait voir le jour en fin d'année. La BPI sera opérationnelle en janvier 2013 avec à sa tête comme directeur général, Nicolas Dufourcq, actuel numéro 2 du groupe Cap Gémini.

 

Source : Etienne Gless et Philippe Flamand pour LEntreprise.com

 

" L'objet n'a pas été facile à construire [...]. L'État, la Caisse des dépôts et consignation (CDC), les Régions : chacun a apporté ses idées, fait valoir aussi ses préoccupations. Mais au final l'objet est "bien né" et la construction est bien faite ".

 

Le ministre de l'économie et des finances, Pierre Moscovici, a présenté officiellement mercredi 17 octobre, en fin de matinée, la nouvelle Banque publique d'investissement (BPI), dont la création figurait au premier rang des 60 engagements du candidat à la présidentielle François Hollande.

 

Une " compagnie financière " détenue à 50 % par l'État et 50 % par la Caisse des Dépôts et consignation, dont la création fait l'objet d'un projet de loi dévoilé quelques heures plus tôt en conseil des ministres.

 

Mettant fin au suspens qui courait depuis plusieurs semaines, Pierre Moscovici a également confirmé que la présidence de la holding de tête de la BPI reviendrait à Jean-Pierre Jouyet, directeur général de CDC, et annoncé que la direction générale de la banque serait confiée, en janvier, à Nicolas Dufourcq, actuel numéro 2 du groupe d'informatique Cap Gemini. Exit l'hypothèse Anne Lauvergeon, l'ex-présidente d'Areva un temps pressentie, Nicolas Dufourcq s'est vu chargé dès à présent d'une mission pour la " mise en place opérationnelle de la BPI ".

 

" Le choix de Nicolas Dufourcq correspond parfaitement à l'ambition que nous avons pour la BPI, a souligné le patron de Bercy. Sa carrière est celle d'un homme qui a l'expérience de l'entreprise privée, de l'innovation, de la création d'entreprise. Il a effectué une carrière brillante au sein de France Télécom : il a notamment créé Wanadoo. Nous faisons le choix d'un chef d'entreprise qui a toute l'expérience financière requise pour diriger une banque et une expérience du rapprochement d'entreprises : il sait rapprocher, développer faire grandir des entreprises au sein d'un projet industriel chez Cap Gemini. Enfin c'est un humaniste qui sera attentif aux territoires et aux hommes et femmes qui les animent. "

 

Des qualités dont Nicolas Dufourcq, diplômé d'HEC et de l'ENA aura bien besoin pour mettre en musique la partition écrite par l'État.

 

 

Promouvoir des filières d'avenir

 

L'ambition est large : il s'agit de créer une " banque globale " couvrant l'ensemble des besoins financiers des PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) y compris le financement de l'exportation. Pour ce faire il devra mettre " toutes les forces en communs ". En clair, rapprocher des métiers et des cultures aussi différents que ceux d'Oseo (l'actuelle banque publique des PME et de l'innovation), du Fonds Stratégique d'Investissement (FSI) ou de CDC-Entreprises. Avec l'objectif de rendre aux PME un service " simple, complet et surtout décentralisé " en proposant un guichet unique en régions.

 

Cette banque publique moins préoccupée de rentabilité à court terme que les banques commerciales classiques, aura vocation à devenir un " investisseur de long terme ", pour les entreprises qui la solliciteront. Un " outil de croissance offensif " aux dires du ministre, dotée d'une force de frappe de 42 milliards d'euros : 20 milliards d'euros destinés à être prêtés, 12 milliards servant de garanties et 10 milliards d'euros consacrés à des investissements en fonds propres répartis sur le quinquennat.

 

Ce nouveau bras armé de la politique économique du gouvernement servira également à " promouvoir des filières d'avenir " a confié Pierre Moscovici.

 

 

Démarrage en janvier

 

Les PME pourront prétendre obtenir de la BPI trois services : un accompagnement global à tous les stades de leur développement, la distribution de produits à l'export et le soutien à l'innovation.

 

La BPI sera une banque de Régions, a affirmé Pierre Moscovici, " pas une banque parisienne et en apesanteur mais une banque qui a les pieds dans les territoires " et dont " 90 % des décisions financières seront prises en régions ".

 

Bercy a visiblement beaucoup benchmarké le " modèle allemand " de financement des PME innovantes. Outre Rhin la banque KfV, détenu par l'État et les Régions, a notamment permis de développer un puissant Mittelstand, ces grosses PME et ETI qui font le succès économique de l'Allemagne... et le complexe d'infériorité de la France !

 

Le vote du projet de loi entérinant la création de la BPI devrait intervenir au parlement avant la fin de l'année pour que le premier conseil d'administration de la banque se réunisse début janvier 2013 " dans une capitale régionale " souhaite Pierre Moscovici.

D'ici là un certain nombre d'obstacles resteront à franchir à commencer par l'organisation concrète de cet établissement qui devra faire cohabiter en son sein les personnels de trois entités distinctes qui conserveront leurs propres organes de gouvernance.

 

Une logique territoriale

La banque publique d'investissement doit réunir en son sein les équipes d'Oséo, de la filiale PME de la Caisse des dépôts et consignation (CDC Entreprises) et de l'intégralité du FSI (le fonds stratégique d'investissement), un temps critiqué et dont la doctrine d'intervention sera revue.

 

Elle devrait également, à terme, intégrer Ubifrance qui accompagne les entreprises à l'exportation et sans doute nouer un partenariat avec l'assureur-crédit Coface.

 

La BPI, gouvernée par un conseil d'administration présidé par Jean-Pierre Jouyet, directeur général de la CDC, associera à sa gouvernance élus régionaux, syndicats et patronat et personnalités qualifiées, au sein d'un comité national d'orientation de 21 membres dirigé par le socialiste Alain Rousset, président de la région Aquitaine et de l'Association des régions de France. Des comités régionaux d'orientation seront également mis en place afin de garantir la cohérence de l'action de la BPI et des schémas régionaux de développement économique

 

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